MOI :
Je suis revenue. Pas pour plier.
Pour dire ce que j’aurais dû crier à 5 ans.
Pour reprendre ce qu’on m’a volé en silence.
SECTE :
Tu n’avais pas le droit de partir.
Tu es née dans la vérité.
Tu t’es détournée.
MOI :
Non.
J’ai été arrachée à ma vérité.
À 7 ans, on m’a dit que l’Halloween était un péché,
que le rouge à lèvres ouvrait la porte à Satan,
que mon corps était une menace.
Je n’ai pas tourné le dos à la vérité.
J’ai fui votre mensonge.
SECTE :
Tu blasphèmes. Tu humilies ceux qui t’ont aimée.
MOI:
Ce n’était pas de l’amour.
C’était du contrôle avec un verset pour l’emballer.
C’était des regards froids, des silences qui punissent.
Des anniversaires interdits. Des garçons à fuir.
Des bijoux cachés dans mes poches.
Des pensées honteuses pour des rêves simples.
SECTE :
Tu crois que tu es libre, maintenant ?
Regarde ce que tu es devenue : seule, brisée, perdue dans le monde.
MOI :
Non. Je suis reconstruite.
Pas seule — pleine de moi.
Pas brisée — ouverte.
Pas perdue — enfin sur mon chemin.
SECTE :
Tu reviendras.
Tu te soumettras.
Tu étais l’une des nôtres.
MOI :
J’étais une de vos filles.
Mais vous ne m’avez jamais regardée.
Vous m’avez pesée. Jugée.
Aimée uniquement quand je me tenais droite et muette.
SECTE :
Tu crois que ton rire est pur maintenant ?
Ton cœur est souillé par le monde.
MOI :
Mon rire est une guérison.
Et mon cœur est resté pur malgré vous.
Et ça, c’est le vrai miracle.
SECTE :
Tu feras honte à ta famille.
MOI :
Non.
J’aurai sauvé la mienne.
Je brise la chaîne ici.
SECTE : (dernier souffle)
Tu ne te tairas donc jamais ?
MOI :
Non.
Pas tant que des petites filles pensent qu’elles doivent disparaître pour être bonnes.
Pas tant que le silence fait encore plus peur que l’enfer.
—
(Silence. Et cette fois, c’est elle qui en décide la fin.)
Article écrit par Gennie.