Discussion entre Moi et la Secte

13 avril, 2025

MOI :

Je suis revenue. Pas pour plier.

Pour dire ce que j’aurais dû crier à 5 ans.

Pour reprendre ce qu’on m’a volé en silence.

SECTE :

Tu n’avais pas le droit de partir.

Tu es née dans la vérité.

Tu t’es détournée.

MOI :

Non.

J’ai été arrachée à ma vérité.

À 7 ans, on m’a dit que l’Halloween était un péché,

que le rouge à lèvres ouvrait la porte à Satan,

que mon corps était une menace.

Je n’ai pas tourné le dos à la vérité.

J’ai fui votre mensonge.

SECTE :

Tu blasphèmes. Tu humilies ceux qui t’ont aimée.

MOI:

Ce n’était pas de l’amour.

C’était du contrôle avec un verset pour l’emballer.

C’était des regards froids, des silences qui punissent.

Des anniversaires interdits. Des garçons à fuir.

Des bijoux cachés dans mes poches.

Des pensées honteuses pour des rêves simples.

SECTE :

Tu crois que tu es libre, maintenant ?

Regarde ce que tu es devenue : seule, brisée, perdue dans le monde.

MOI :

Non. Je suis reconstruite.

Pas seule — pleine de moi.

Pas brisée — ouverte.

Pas perdue — enfin sur mon chemin.

SECTE :

Tu reviendras.

Tu te soumettras.

Tu étais l’une des nôtres.

MOI :

J’étais une de vos filles.

Mais vous ne m’avez jamais regardée.

Vous m’avez pesée. Jugée.

Aimée uniquement quand je me tenais droite et muette.

SECTE :

Tu crois que ton rire est pur maintenant ?

Ton cœur est souillé par le monde.

MOI :

Mon rire est une guérison.

Et mon cœur est resté pur malgré vous.

Et ça, c’est le vrai miracle.

SECTE :

Tu feras honte à ta famille.

MOI :

Non.

J’aurai sauvé la mienne.

Je brise la chaîne ici.

SECTE : (dernier souffle)

Tu ne te tairas donc jamais ?

MOI :

Non.

Pas tant que des petites filles pensent qu’elles doivent disparaître pour être bonnes.

Pas tant que le silence fait encore plus peur que l’enfer.

(Silence. Et cette fois, c’est elle qui en décide la fin.)

Article écrit par Gennie.

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